• CHU de Guadeloupe incendié: 43 décès suspects par manque de moyens

    Le CHU de Pointe-à-Pitre avait été partiellement détruit dans un incendie, le 28 novembre 2017 en Guadeloupe.

    L'hôpital à Pointe-à-Pitre doit affronter un manque de matériel à la suite de sa destruction partielle par un incendie en novembre dernier. Une enquête a été ouverte.

    La situation est inquiétante. Alors que le 28 novembre 2017, un incendie avait ravagé le CHU de Pointe-à-Pitre, les équipes de l'hôpital doivent aujourd'hui affronter un terrible manque de moyens. Au point que 43 décès suspects ont été relevés en quatre mois révèle Europe 1 ce lundi. 

    En novembre dernier, la maternité, les urgences, le service de réanimation et quatre blocs opératoires avaient été détruits par un incendie, entraînant l'évacuation de 1200 personnes dont 450 patients hospitalisés. Selon un rapport d'expertise judiciaire, le sinistre serait d'origine humaine, "dû à un mégot", avait précisé Xavier Bonhomme, procureur de la République à Pointe-à-Pitre, le 11 mars. 

     
     

    "On doit faire des choix"

    L'enquête d'Europe 1 décrit une situation extrêmement précaire, avec des armoires vides, des appareils brûlés non remplacés, mais également des tentes installées sur le parking et dans lesquelles les malades admis aux urgences doivent parfois patienter plusieurs jours. Un manque de moyens qui peut avoir des conséquences dramatiques. "C'est terrible, cruel, mais on doit faire des choix", racontent plusieurs médecins.  

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    De son côté, un collectif de défense du CHU, formé en février, avance le chiffre de 43 décès supplémentaires ces quatre derniers mois, soit une hausse de 31% par rapport à la même période un an plus tôt. 

    Des témoignages glaçants

    Dans son reportage, Europe 1 relate ainsi plusieurs exemples de ces décès "suspects", comme celui d'un homme de 70 ans, se présentant pour un AVC. Selon sa fille, à qui les médecins ont brutalement annoncé la mort de son père, "un interne nous a répondu en disant qu'il était au poste opératoire et que malheureusement, il n'y avait pas suffisamment de matériel pour opérer". 

    Il y a aussi cette femme de 22 ans, morte alors qu'elle était opérée d'une banale infection du rein, car il ne restait plus de bouteilles d'oxygène dans l'établissement. "Des morts comme celle-là, note Europe 1, les médecins en recensent tous les jours".  

    Une enquête menée par l'Agence régionale de Santé

    Une enquête a été lancée par l'Agence régionale de Santé, dont la nouvelle directrice, Valérie Denux, reconnaît qu'"il y a effectivement un sentiment probable de certaine perte de chance". "Mon objectif c'est que d'ici fin avril, je puisse avoir la meilleure visibilité possible", assure-t-elle à nos confrères. 

    Et il y a urgence. D'autant plus que le bilan humain est tout aussi dramatique du côté du service de néonatalogie. Dix bébés sont morts à cause du matériel, ou à cause des secousses intervenues pendant les transferts vers le CHU.  

    Les conditions de travail associées à tous ces drames provoquent la détresse du personnel du CHU, dont un tiers des employés sont en arrêt maladie, selon Europe 1. Et les médecins devant eux-mêmes se faire soigner préfèrent désormais rejoindre la métropole. 

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    Source: l'express.fr

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