• Un astéroïde de près de 500 m de diamètre, 2004 BL86, doit croiser notre planète lundi 26 janvier.

     

    Un astéroïde de près de 500 m de diamètre, 2004 BL86, doit croiser notre planète lundi 26 janvier. Pas de panique ! Il sera trois fois plus loin que la Lune et il n’y a aucun risque de collision, mais cette proximité exceptionnelle pour un corps de cette taille permettra de l’observer avec un petit télescope et de suivre son passage en direct sur Internet.

    La course annuelle de la Terre autour du Soleil n’est pas un long fleuve tranquille. Chaque minute, notre planète rencontre sur sa route des poussières interplanétaires plus ou moins volumineuses, de taille microscopique à centimétrique, qui s’échauffent et disparaissent en rentrant dans l’atmosphère, donnant naissance à autant d’étoiles filantes plus ou moins éclatantes. Plusieurs fois par semaine, des blocs de quelques dizaines à quelques centaines de mètres passent dans notre voisinage interplanétaire, soit à moins de 7,5 millions de kilomètres ou moins de 20 fois la distance moyenne de la Lune (384 400 km). Si l’on consulte le programme de surveillance de ces astéroïdes pour la dernière semaine de janvier, on peut lire, comme sur un sorte d’horaire de chemin de fer spatial, les jours des prochains passages, avec la taille des objets concernés, leur distance minimale et leur vitesse par rapport à la Terre.

    Cela donne ceci : le 26 janvier, l’astéroïde 2004 BL86, qui mesure entre 420 et 950 m dans sa plus grande dimension, passe à 3,1 fois la distance lunaire (DL) à 15,7 km/s ; le même jour, 2015 AK45, 14-31 m, 4,7 DL, 8,6 km/s ; le 29, 2015 BE92, 6-14 m, 3,2 DL, 6 km/s ; le 29, 2015 BG92, 29-64 m, 11,3 DL, 4,2 km/s ; le 31, 2008 CQ, 22-49 m, 4,8 DL, 11,1 km/s. On évalue la dimension d’un astéroïde en fonction de la quantité de lumière solaire qu’il réfléchit ; cela implique une incertitude assez grande, qui sera levée dans les prochaines heures dans le cas de 2004 BL86 grâce aux observations directes programmées aujourd’hui.

    L’horaire d’une seule semaine permet déjà de constater que, parmi les astéroïdes identifiés et surveillés depuis plusieurs années, comme 2004 BL86 ou 2008 CQ, viennent régulièrement se glisser de nouveaux astéroïdes, comme 2015 AK45, 2015 BE92 ou 2015 BG92, découverts quelques semaines ou seulement quelques jours avant leur passage au plus près de nous. Cela démontre que les astronomes n’ont pas encore identifié tous les corps susceptibles de croiser la route de la Terre, voire de la percuter comme cela s’est produit à de nombreuses reprises par le passé. Les observations directes ou indirectes montrent que, chaque année, plusieurs corps de quelques mètres de diamètre se désintègrent en heurtant notre bouclier atmosphérique. L’exemple récent le plus spectaculaire est celui de l’objet qui s’est presque intégralement désintégré le 15 février 2013 à moins de 30 km d’altitude au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk (Oural) en dégageant une énergie totale de près de 500 kilotonnes de TNT, soit plus de 30 fois la puissance de la bombe A d’Hiroshima.

     

    Les ondes de choc engendrées ont provoqué d’importants dégâts et plusieurs centaines de personnes ont été blessées, principalement par des bris de glace. Une collision du même genre avec un astéroïde de la taille de 2004 BL86 provoquerait des dégâts sans commune mesure, mais, par bonheur, aucun corps catalogué à ce jour n’est sur une trajectoire d’intersection avec notre planète. C’est une chance car – Bruce Willis étant à la retraite – rien ne pourra empêcher une collision si un tel corps est découvert ; dans le meilleur des cas, il sera sans doute possible de déplacer des populations menacées si la zone d’impact est déterminée suffisamment longtemps à l’avance. D’où l’importance de scruter le ciel à la recherche des astéroïdes potentiellement dangereux et d’étudier le plus attentivement possible ceux que nous connaissons déjà.

    Où, quand et comment voir l’astéroïde 2004 BL86 ?

    La proximité de 2004 BL86 lors de son passage de ce 26 janvier permettra aux astronomes d’obtenir une très bonne résolution lors des observations radar réalisées avec plusieurs radiotélescopes, dont ceux de Goldstone, d’Arecibo ou de Green Bank. Ces dernières décennies, des sondages radar ont révélé la forme de nombre d’astéroïdes et ont montré sur certains des détails pouvant aller jusqu’à une dizaine de mètres. Dans le cas de 2004 BL86, la résolution devrait se situer entre 2 et 4 m avec l’antenne géante du radiotélescope d’Arecibo (Porto Rico). Cette technique d’observation permet en outre d’améliorer considérablement la connaissance de la position spatiale de ces petits corps et donc d’accroître la précision de leurs éphémérides. Cela peut se révéler fondamental lorsqu’il s’agit d’astéroïdes passant suffisamment près de notre planète pour présenter un risque potentiel.

    Même si 2004 BL86 fait partie de cette liste, l’étude de sa trajectoire et l’analyse des perturbations gravitationnelles qui pourraient la modifier montrent que le danger ne viendra pas de lui dans les prochains siècles. Il faut souligner que, aussi loin que portent les calculs, aucun des 1 542 astéroïdes potentiellement dangereux répertoriés à ce jour ne se trouve sur une trajectoire dangereuse pour la Terre.

    Où, quand et comment voir l’astéroïde 2004 BL86 ? La trajectoire de cet astéroïde autour du Soleil est inclinée de 23,7° par rapport au plan de révolution de la Terre et sa projection sur notre ciel hivernal est favorable aux observateurs européens, africains et américains. Ce petit corps devrait profiter de sa proximité passagère pour atteindre la magnitude 9,2 dans le courant de la nuit du 26 au 27 janvier, juste après son passage au plus près de la Terre qui doit intervenir le 26 à 16 h TU, 17 h, heure de Paris. Il s’agit d’un éclat exceptionnel pour un bloc de seulement quelques centaines de mètres d’envergure et cela prouve à quel point il va « frôler » notre planète à l’échelle interplanétaire. Pour autant, la magnitude 9,2 est totalement inaccessible sans instrument – la magnitude limite à l’œil nu dans des conditions parfaites se situe entre 6 et 7 – et il faudra impérativement des jumelles puissantes ou un petit télescope pour repérer ce point lumineux en mouvement. Lorsqu’il passera au plus près de notre planète, 2004 BL86 aura un déplacement apparent de près de 2,7° par heure, ce qui représente plus de 5 fois le diamètre apparent moyen de la Pleine Lune.

    C’est suffisant pour le voir bouger en direct si vous parvenez à pointer la zone où il se meut. Cette petite montagne céleste va traverser la constellation du Cancer du sud-ouest au nord-est durant la nuit avant de poursuivre sa route vers le Lynx. Il s’approchera notamment en fin de nuit, entre 5 h et 6 h TU, du cœur de l’amas ouvert de la Crèche dont les nombreuses étoiles brillent faiblement à près de 11° à l’ouest de Jupiter. Le phare jovien est repérable sans ambiguïté dès la fin du crépuscule puisqu’il s’agit de l’astre le plus brillant sur la voûte céleste, à l’exception de la Lune qui trône dans les Poissons Si vous ne possédez aucun instrument optique ou que votre ciel est couvert de nuages, vous pouvez suivre la progression de 2004 BL86 dans la constellation du Cancer en consultant plusieurs sites Internet : SLOOH à partir de 16 h TU, 17 h, heure de Paris ; Bareket Observatory à partir de 18 h 30 TU ; The Virtual Telescope Project à partir de 19 h 30 TU. Visuellement une telle observation n’a rien de très spectaculaire : il s’agit juste d’un petit point se déplaçant parmi les étoiles comme un satellite artificiel. Mais si vous réfléchissez à ce que représente ce petit point l’observation devient très stimulante intellectuellement.

    Ces astéroïdes sont potentiellement dangereux pour la Terre, mais ils sont également un atout pour le futur de l’humanité qui pourrait un jour bénéficier de leur proximité pour les explorer et y puiser les ressources nécessaires pour le développement de bases spatiales. Certains imaginent même déjà leur exploitation minière. Cela peut sembler relever du domaine de la science-fiction, mais de nombreux acteurs publics et privés sont déjà au travail pour rendre cela bien réel dans un futur pas si lointain

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