"Un cyborg doté d'un endosquelette de métal mu par des microprocesseurs, dont le but est de tuer" c'est le Terminator, célèbre personnage de fiction de James Cameron apparue pour la première fois sur les écrans en 1984. Un robot tueur, implacable, sans état d'âme et redoutablement efficace.

30 ans plus tard, la réalité rattrape la fiction. Pour preuve la prochaine réunion de l'ONU, qui se tiendra à Genève du 13 au 17 avril 2015, sur la question des "systèmes létaux d’armes autonomes", ou dans un langage plus familier, "les robots tueurs".

Le problème des responsabilités

Car la technologie permet aujourd'hui de concevoir de tels systèmes, même si pour l'instant ils ne sont pas encore utilisés. Les drones militaires capables de tuer sont à l'heure actuelle toujours sous contrôle humain. Mais pour combien de temps encore ? Les questions éthiques sont nombreuses.

Ainsi, l'ONG Human Rights Watch vient de publier un rapport mettant en relief les problèmes des responsabilités juridiques liés aux robots tueurs. "L’absence de responsabilité légale équivaut à l’absence de dissuasion de futurs crimes, à l’absence de justice pour les victimes et à l’absence de condamnation par la société des utilisateurs de ces armes".

 

Un débat passionné

Un débat à peine entamé qui divise déjà les nations. Le Monde rapportait en octobre dernier que la ministre de la Défense norvégienne, Ine Eriksen Søreide, était favorable à l'émergence de cette technologie. "Il serait inopportun d'interdire le développement des robots tueurs. Il est aujourd'hui difficile de savoir ce que recouvre cette notion. Il n'y a actuellement aucune technologie qui puisse vraiment recevoir ce qualificatif".

A l'inverse, Akram Zamir, le représentant permanent du Pakistan à l'ONU, est clairement opposé aux robots tueurs "L'introduction des systèmes létaux d’armes autonomes serait illégale, non éthique, inhumaine et irresponsable, ainsi que déstabilisante pour la paix et la sécurité internationale avec de graves conséquences".

Une réunion qui s'annonce houleuse, en espérant que la réalité ne rejoigne pas vraiment la fiction. Car dans le film de James Cameron, les robots tueurs déclarent la guerre à l'humanité "car ils ne pouvaient tolérer l'existence d'une décision humaine". Et notre sort a été scellé en une microseconde : "l'extermination".